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Page:Aimard - La Grande flibuste, 1862.djvu/75

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— Peut-être !

C’est que, malgré tous leurs efforts pour chercher à se tromper eux-mêmes, ils n’espéraient ni l’un ni l’autre.


V

Les Dauph’yeers.

Maintenant quittons l’ancien monde, et faisant une enjambée immense, d’un seul bond transportons-nous dans le nouveau.

Il existe en Amérique une ville qui ne peut être comparée à nulle autre du globe entier.

Cette ville, c’est Valparaiso !

Valparaiso ! ce nom résonne à l’oreille charmée comme les notes douces et suaves d’un chant d’amour.

Ville coquette, rieuse et folle, mollement couchée comme une nonchalante créole autour d’une baie délicieuse, à la base de trois majestueuses montagnes, baignant insoucieusement le bout de ses pieds roses et mignons dans les flots azurés de l’océan Pacifique, et voilant son front rêveur dans les nuages gonflés de tempêtes qui s’échappent du cap Horn et roulent avec un bruit sinistre à la cime des Cordillières pour lui former une splendide auréole.

Bien qu’elle s’élève sur la côte chilienne, cette cité étrange n’appartient en fait à aucun pays et ne reconnaît aucune nationalité, ou pour mieux dire, dans son sein elle les admet toutes.

À Valparaiso, se sont donné rendez-vous les aventuriers de tous les pays ; toutes les langues s’y par-