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Page:Aimard - Le forestier.djvu/185

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Le Forestier


X

Où l’on voit appareiller la flotte flibustière


C’était, en effet, Morgan qui arrivait.

Fidèle à l’engagement pris avec Pitrians, il venait joindre sa flotte à celle des aventuriers.

Il entrait en ce moment dans le Port-de-Paix avec sept bâtiments parfaitement équipés…

C’était un spectacle saisissant que celui de cette escadre manœuvrant avec un ensemble extraordinaire, qui évoluait avec grâce et précision pour prendre son mouillage sous les feux du fort.

L’enthousiasme était à son comble à Port-de-Paix ; toute la population s’était portée en masse sur le port et saluait les nouveaux venus avec des cris et des trépignements de joie.

Aussitôt que les navires anglais eurent laissé tomber tours ancres et cargué leurs voiles, une embarcation déborda du vaisseau amiral et se dirigea vers la terre.

Cette embarcation contenait Morgan et les principaux officiers de son état-major.

Lorsque l’embarcation accosta le débarcadère, Morgan et ses officiers furent reçus en mettant pied à terre par M. d’Ogeron, Montbarts et les autres chefs de la flibuste, et après s’être cordialement souhaité la bienvenue, ils se dirigèrent de compagnie vers l’hôtel du gouvernement, suivis et précédés par la foule, qui les accompagnait avec de joyeuses acclamations.

Morgan avait à cette époque trente-huit ans, il était grand et bien fait de sa personne ; ses traits étaient beaux, énergiques, mais l’habitude du commandement avait donné à sa physionomie une expression de hauteur froide, farouche et implacable.