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Page:Aimard - Les Francs-tireurs, 1866.djvu/269

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LES FRANCS TIREURS.

la même chose, je crois que cela vous serait assez difficile.

— Ce qui veut dire que vous me considérez comme prisonnier, n’est-ce pas, général ?

— À peu près, caballero. Lorsqu’on aura fait une visite exacte dans votre maison et que l’on se sera assuré que rien de suspect ne s’y trouve, alors peut-être consentirai-je à vous faire conduire à bord d’un navire qui vous emmènera hors du territoire de la confédération mexicaine.

— Ainsi ? sans mandat ? par votre seule volonté ?

— Par ma seule volonté, oui, caballero.

— Canarios ! señor général ; je vois que votre gouvernement a conservé les saines traditions espagnoles, et qu’il entend à ravir l’arbitraire, fit le Jaguar en raillant ; il s’agit de savoir si je me soumettrai, moi, de bonne grâce à un tel procédé.

— Vous avez dû vous apercevoir déjà que la force n’est pas de votre côté, quant à présent du moins.

— Oh ! général, quand on a pour soi le droit, la force ne tarde pas à se trouver.

— Essayez alors, caballero, seulement je vous avertis que ce sera à vos risques et périls.

— Ainsi vous emploiriez la force pour contraindre un homme seul et sans armes dans sa propre maison ?

— Parfaitement.

— Oh ! s’il en est ainsi je vous remercie, car vous me donnez beau jeu.

— Qu’entendez-vous par ces paroles, caballero ? demanda le général en fronçant le sourcil.

— Ce que vous entendez vous-même, señor gou-