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Page:Aimard - Les Francs-tireurs, 1866.djvu/299

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LES FRANCS TIREURS.

— Avez-vous donc des nouvelles ? fit curieusement son compagnon.

— D’excellentes, don Cristoval, d’excellentes, reprit Ramirez en se frottant joyeusement les mains.

— Oh ! oh ! murmurèrent les deux officiers en échangeant un regard de satisfaction ; contez-nous donc cela, Ramirez.

Celui-ci jeta un regard soupçonneux autour de lui.

— Je le voudrais, dit-il, mais l’endroit où nous sommes ne me semble guère propice pour une conversation du genre de celle que nous devons avoir ensemble.

— C’est vrai, fit don Serapio, mais alors qui nous empêche de monter à bord de votre chaloupe ? Là nous pourrons causer à notre aise.

Ramirez secoua négativement la tête.

— Oui, dit-il, mais alors il nous faudra pousser au large, et je ne me soucie pas plus que vous-mêmes, je le présume, d’être découvert et hélé par quelque ronde des embarcations du port.

— C’est juste, objecta don Cristoval, il nous faut trouver un autre moyen moins périlleux pour nous de causer sans craindre les oreilles indiscrètes.

— Quelle heure est-il ? demanda Ramirez.

Don Serapio fit sonner sa montre.

— Dix heures, répondit-il.

— Bien ! nous avons le temps, alors puisque l’affaire n’est que pour minuit ; venez avec moi, je connais une pulqueria où nous serons aussi en sûreté que sur l’extrémité du Coffre de Perote[1].

  1. Montagne des environs de Mexico.