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Page:Aimard - Les Francs-tireurs, 1866.djvu/309

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LES FRANCS TIREURS.

donnent le chiffre respectable de cinquante ; si l’affaire est bien conduite, c’est plus qu’il ne nous en faut.

— Maintenant, partageons-nous les rôles.

— Rien n’est changé, je crois : je surprendrai le gallo tandis que, vous, vous enlèverez la corvette.

— Convenu. Où sont les guides ?

— Nous voici, répondirent en s’avançant les deux hommes avec lesquels Ramirez avait causé à sa première entrée dans la pulqueria.

El Alferez les examina attentivement pendant quelques minutes, puis, se tournant vers le Jaguar :

— Vous pouvez partir, il me semble.

— Combien conservez-vous d’hommes ?

— Prenez-les tous, je ne garderai avec moi que Ramirez et deux personnes auxquelles il doit me présenter et qui, sans doute, se trouvent ici.

— En effet, dit le marin.

— Allons, les coyotes, reprit El Alferez, suivez votre nouveau chef ; je vous place provisoirement sous les ordres du Jaguar auquel je cède tous mes droits sur vous.

Les assistants s’inclinèrent sans répondre.

— Et maintenant, frères, reprit le jeune homme, souvenez-vous que vous allez combattre pour la liberté de votre patrie et que l’homme qui vous commande, n’épargnera pas plus que vous sa vie pour la réussite du hardi coup de main qu’il va tenter avec votre aide ; cela doit vous rendre invincibles. Allez.

— N’oubliez pas le signal, une fusée si nous échouons.

— Trois si nous réussissons ; nous réussirons, frère.

— Dieu le veuille.