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Page:Aimard - Les Francs-tireurs, 1866.djvu/414

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LES FRANCS TIREURS

au but qu’elle veut atteindre. Et puis, pour quelle raison le Scalpeur-Blanc, qui avait à sa portée les mille cachettes ignorées du désert pour y dérober sa captive à tous les regards, serait-il venu sans motif plausible se retirer auprès d’une ville, dans un pays populeux, où il ne pouvait espérer de ne pas attirer les soupçons et de ne pas éveiller l’attention. Non, il est évident pour moi que vous vous trompez.

— Peut-être avez-vous raison. Cependant, il est de mon devoir d’éclaircir cette affaire, et je l’éclaircirai.

— Certes, vous agirez prudemment. Je vous avoue que si cela m’était possible, je serais heureux de vous accompagner dans votre expédition. Car, en supposant, ce que je crois, que cet homme n’est point le Scalpeur-Blanc, il est probable que le mystère dont il s’entoure cache un crime, et que si votre expédition n’obtient pas le résultat que vous vous proposez, elle aura au moins servi à délivrer une jeune fille victime d’une odieuse tyrannie.

— Qui sait ?

— Un seul homme aurait pu, à mon avis, grâce aux nombreuses relations qu’il entretient avec les Indiens, vous mettre sur la piste de celle que nous avons si malheureusement perdue.

— De qui voulez-vous parler !

— Du Cœur-Loyal.

— C’est vrai. Il a été élevé par les Indiens, une de leurs tribus l’a adopté. Mieux que personne il aurait été à même de nous renseigner.

— Pourquoi ne vous êtes-vous pas adressé à lui !