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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/122

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— Il nous manque un médecin pour les constatations légales, fit observer le policier au juge d’instruction.

— En voici un qui nous arrive, répondit le juge d’instruction.

En effet, le docteur d’Hérigoyen, se doutant sans doute que la police allait faire la levée du corps et que sa présence serait nécessaire, s’était hâté de traverser la rivière en compagnie de son fils.

Le juge d’instruction et le docteur se saluèrent affectueusement ; ils étaient liés depuis plusieurs années.

Le juge mit le médecin au courant de ce qui se passait et réclama son concours.

Le docteur consentit avec empressement et l’on pénétra dans le jardin de la maison hantée.

L’on visita d’abord la maison, dont les portes furent ouvertes par un serrurier, amené tout exprès ; toutes les chambres étaient vides, sans un meuble ; une pièce du rez-de-chaussée, seule, avait une apparence d’ameublement, trois ou quatre chaises, un banc et une table, les chaises paillées, le tout en bois blanc.

Sur la table, des verres, quelques bouteilles vides, un cahier de papier blanc, des plumes, de l’encre dans un encrier en bois, une bouteille dont l’extrémité du goulot avait conservé de la cire ; cette dernière bouteille était remplie, sauf la valeur d’un verre.

Le docteur goûta la liqueur contenue dans la bouteille et la fit goûter à son fils.

Tous deux déclarèrent que cette bouteille contenait un narcotique puissant.

Le commissaire de police dressait le procès-verbal, assis devant la table.

Pendant que ceci se passait, l’agent parisien avait ramassé plusieurs morceaux de papier, et s’occupait à les coordonner entre eux et à les coller, avec des pains à cacheter, sur une feuille de papier blanc.

— Que faites-vous donc ? lui demanda le juge d’instruction.