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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/152

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Ces différents points réglés, la conversation redevint générale.

Le docteur, maintenant qu’il avait définitivement rompu avec ses anciens projets, se laissait aller à la joie d’avoir reconquis l’amitié de son fils, et se trouvait tout heureux du bonheur qu’il voyait rayonner autour de lui.

Il embrassait Denisà qu’il avait presque élevée, l’appelait sa bru gros comme le bras, et la taquinait en riant.

La jeune fille répondait sur le même ton, en riant et pleurant à la fois, elle l’appelait mon père avec un accent si doux que le docteur en était bouleversé.

Il sentait que dès ce moment il avait deux enfants.

Le mariage fut fixé au troisième dimanche du mois de mai 1852, le mois de mai, le plus beau de l’année, celui du renouveau, où s’épanouissent les plus belles fleurs.

Quant aux fiançailles, on convint de les faire à quinze jours de là ; après avoir religieusement écouté la messe, les deux jeunes gens seraient fiancés par le prêtre officiant, puis un grand repas réunirait tous les parents des deux familles.

Cette cérémonie des fiançailles est considérée, dans le pays, comme presque aussi sérieuse que le mariage lui-même.

Dès qu’ils ont été solennellement fiancés, les deux futurs ne peuvent plus être séparés que par la mort.

Aussi impressionne-t-elle beaucoup les jeunes gens et les prépare-t-elle convenablement au mariage, qui doit en être la conséquence et comme le couronnement.

Les parents convinrent que les fiançailles auraient lieu dans la maison du docteur d’Hérigoyen, beaucoup plus grande et plus commode que celle des parents de la jeune fille, à Louberria.

Cette première visite officielle fut tout naturellement suivie de beaucoup d’autres de plus en plus intimes.

On se voyait chaque jour, les deux fiancés ne se quittaient plus.

Ils passaient leur temps à conjuguer ce charmant verbe