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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/179

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— Peut-être est-ce cela, en effet, répondit le jeune homme ; cependant ces gens me semblent bien nombreux pour une battue aux loups.

— Ah ! dame, tu sais, il y va de l’intérêt général, chacun craint pour ses bestiaux ; pourquoi ne déjeunons-nous pas ?

— Laissons-les partir d’abord ; rien ne nous presse, nous avons le temps.

— Le fait est que personne ne nous attend ; nous pouvons très bien nous reposer ici pendant toute la journée, ou même un jour ou deux, si cela te convient.

— Non, le village est trop petit ; nous n’y serions pas bien.

— Nous ne sommes cependant pas mal dans cette auberge nous y avons bien mangé et bien dormi.

— Nous serons mieux à Z…

— Qu’est-ce que c’est que Z…, mon Julian ?

— C’est un chef-lieu de canton, un gros bourg, ou plutôt une petite ville, située dans une position charmante, sur le canal du Languedoc, et près d’un étang magnifique qui est presque un lac.

— C’est drôle, comme tu connais ce pays, dans lequel cependant tu n’es jamais venu, mon Julian ; et ce bourg dont tu parles, est-ce bien loin de X…, où nous sommes ?

— Quelques kilomètres au plus.

— Alors c’est l’affaire d’une heure ?

— Pas même ; nous nous y arrêterons pendant quatre ou cinq jours, afin de bien nous remettre de nos fatigues avant que de nous rendre à V…, qui n’est éloigné de Z… que de quatre lieues au plus.

— Bon, ce n’est qu’une promenade.

— Vois donc quel est ce bruit que nous entendons.

— Ce sont les chasseurs qui se mettent en route, dit Bernardo en regardant à travers la vitre de la fenêtre. Dieu me pardonne, ils se forment en pelotons comme de véritables soldats. Viens donc voir !

Julian s’approcha de la fenêtre.