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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/265

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l’on est convenu de nommer le territoire indien : elles sont habitées, ou plutôt parcourues par les hordes indomptées des Apaches, des Sioux, des Comanches, des Pawnies, des Piekanns, ou Indiens du sang, et beaucoup d’autres nations moins célèbres que celles-ci.

Ces nations, divisées en une infinité de tribus, se partagent selon leur importance, et d’une façon quasi-amicale, cet immense territoire, sur lequel elles chassent et campent à certaines époques de l’année.

Leurs villages d’hiver, permanents et fortifiés, sont cachés au fond des forêts vierges.

Les chemins compliqués qui y conduisent sont connus des membres seuls de la tribu.

Outre les Indiens bravos ou Peaux-rouges dont nous parlons, ce territoire est fréquenté encore par des chasseurs blancs ou métis, des trappeurs, des trafiquants américains et des bandits redoutables, appartenant à toutes les nationalités, et à toutes les races des deux mondes.

Ces hommes, écume et boue de toutes les civilisations, qui se réunissent en bandes nombreuses et attaquent indifféremment toutes les caravanes d’émigrants, les partis de chasseurs et de trappeurs, ainsi que les Peaux-rouges, s’associent tantôt avec les uns, tantôt avec les autres selon l’intérêt du moment.

Ces bandits sans foi ni loi, plus cruels que les Indiens eux-mêmes, sont connus sous le nom de Pirates et d’écumeurs du désert.

Par ce que nous venons de dire, on voit que ce désert est fort peuplé, sans parler des bêtes fauves qui y pullulent.

En Amérique, on ne donne pas au mot désert la signification que nous lui donnons en Europe.

Désert, en Amérique, veut dire contrée privée non pas d’habitants, mais de villes et de villages ; ce qui n’est pas du tout la même chose.

Aussi, la plupart des déserts du Nouveau Monde sont-ils très peuplés, souvent même ils le sont trop.