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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/323

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Bientôt il fut facile de reconnaître des cavaliers accourant à toute bride.

Et parmi ces cavaliers trois guerriers indiens.

Le Canadien ne s’était pas trompé.

Selon toute apparence, les deux aventuriers avaient été proposer une entrevue aux Peaux-Rouges.

Derrière ces premiers cavaliers, on en vit bientôt apparaître d’autres.

Mais ceux-là venaient lentement, avec précaution.

Arrivés à une certaine distance, encore fort éloignée du camp des aventuriers, ils s’arrêtèrent, descendirent de cheval, et se réunirent en un seul groupe, faisant face de tous les côtés à la fois.

Sans doute ces Indiens, car c’étaient bien des Peaux-Rouges, fort méfiants de leur nature, et n’ayant pas la moindre confiance dans les aventuriers, dont ils connaissaient la scélératesse et la barbarie, voulaient attendre le résultat de l’entrevue de leurs sachems avec le chef des pirates, avant que de se risquer à avancer plus loin, de façon à pouvoir tourner bride à la moindre apparence de trahison, et se mettre ainsi hors de portée de leurs dangereux alliés.

Et cependant, tout en connaissant la fourberie des gens avec lesquels leurs chefs allaient traiter, ces Peaux-Rouges quels qu’ils fussent, consentaient à entendre les propositions des pirates, poussés par cette soif irrésistible de rapine et de meurtre qui caractérisent certaines peuplades du désert.

Il est vrai que les Indiens qui entraient en ce moment en scène, ainsi que le Canadien le reconnut bientôt, appartenaient à la nation peut-être la plus féroce et la plus barbare de toutes les savanes de l’Ouest.

Les Sioux ou Dacottahs eux-mêmes n’atteignent pas leur degré de cruauté.

J’ai nommé les Apaches, ces tyrans du désert, qui ne vivent que de meurtres, viols, pillages, tortures et incendies.

Ils attaquent les blancs, les rouges et les métis, sans