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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/382

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— Hum ! il doit être bien malade, répondit Main-de-Fer en secouant la tête.

— Raison de plus pour nous hâter !

— C’est juste fit Main de-Fer.

Et, tout en courant, il se baissa et ramassa une flèche qu’il examina avec une sérieuse attention.

— Eh bien ? demanda Cœur-Sombre.

— Ce sont des Apaches, répondit l’autre en rejetant la flèche.

— Je m’en doutais. Ces vagabonds ont cru, en entendant notre riposte, avoir été conduits dans une embuscade par le pauvre diable qu’ils poursuivaient ; ils ont détalé comme un vol d’urubus.

— Les Apaches sont les plus lâches coquins de la prairie, répondit Main-de-Fer en haussant les épaules avec mépris.

Tout en échangeant ces quelques paroles, les chasseurs étaient arrivés près du cheval.

L’animal était mort.

Ainsi que nous l’avons dit, en se renversant en arrière, il était tombé sur son cavalier, dont le corps presque tout entier était engagé sous lui.

— L’homme et la bête sont trépassés, dit philosophiquement Main-de-Fer, il n’y a plus rien à faire.

— C’est possible, répondit son ami ; mais encore faut-il s’en assurer. Aide-moi.

Ils soulevèrent le cheval et le repoussèrent de côté.

L’homme, ainsi qu’ils l’avaient prévu, avait cessé de vivre.

Non pas étouffé par le cheval, mais par suite des nombreuses blessures qu’il avait reçues, et par lesquelles son sang achevait de s’écouler.

Le chasseur inconnu et sa monture étaient littéralement criblés de blessures, faites par des armes à feu et les longues flèches dont se servent les Peaux-Rouges.

— Voilà un gaillard bien arrangé, dit Main-de-Fer avec un mouvement de pitié.

— Qui peut-il être ?