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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/386

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Les deux amis rejetèrent la terre, comblèrent la fosse, puis ils piétinèrent la terre.

Cela fait, ils ramassèrent les plus grosses pierres qu’ils trouvèrent et les entassèrent sur la tombe, afin de la sauvegarder contre les profanations des bêtes fauves.

Quant au cheval, après lui avoir enlevé les alforjas, ils le jetèrent tout simplement à l’eau.

Le courant le saisit et l’emporta ; quelques minutes plus tard il avait disparu.

— Hum ! dit Main-de-Fer, en s’étendant à l’ombre et ouvrant les alforjas, voyons un peu les provisions de notre défunt ami.

L’examen fut vite terminé.

Probablement il n’y eut rien d’attrayant pour le chasseur, car il envoya à la volée les alforjas dans le ruisseau, rejoindre le cheval.

— Passons à la lettre, dit-il.

Il la lut rapidement des yeux, et il poussa une exclamation étouffée.

— Bon ! qu’y a-t-il encore ? fit Main-de-Fer.

— Voilà qui est particulier !

— Quoi donc ?

— Cette lettre est écrite en français, et, de plus, elle nous intéresse.

— Quelle bonne plaisanterie !

— Je t’en fais juge, écoute.

— Va, répondit Main-de-Fer, en battant le briquet avec le mechero du Mexicain défunt.

Cœur-Sombre lut :

« Je vous remercie de m’avoir envoyé José Prieto.

» La nouvelle que vous me donnez est, en effet, très importante pour moi.

» Je savais son arrivée prochaine au Mexique, mais je la croyais encore en route.

» J’étais resté à Tubac tout exprès pour surveiller son arrivée chez don Cristoval de Cardenas.

» Je m’étais trompé, puisque vous m’annoncez qu’elle est a la Florida.