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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/436

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— Caballeros, dit-il, des tables ont été préparées dans le salon bleu pour le monté.

— À la bonne heure ! au monté ! s’écria joyeusement le chapelain en se levant.

Les autres convives firent chorus.

Tous se levèrent et suivirent le digne aumônier.

Pendant que s’opérait ce mouvement de retraite, don Cristoval avait échangé à voix basse quelques paroles rapides avec dona Luisa.

Puis il s’était hâté de sortir.

Il ne restait plus dans la salle à manger que dona Luisa, Denizà, la comtesse et le docteur.

Ils se levaient pour suivre les autres convives, sans trop savoir à quelle scène ils allaient assister, lorsque dona Luisa les pria de se rasseoir.

— C’est une visite qui nous arrive, dit-elle ; un peu tard peut-être, mais malgré cela très agréable, et fortement désirée.

Les trois personnes se regardèrent.

Elles ne comprenaient pas où dona Luisa voulait en venir avec ces singuliers préliminaires.

La jeune femme sourit.

— Vous ne me comprenez pas, reprit-elle, je m’explique : les personnes qui arrivent en ce moment sont appelées par vous, madame la comtesse, et fiévreusement attendues par vous, doña Denizà.

— Julian ! s’écria Denizà en portant la main à son cœur.

— Cœur-Sombre ! dit doña Luisa.

— Ah ! je le savais bien, qu’il reviendrait ! s’écria la comtesse.

— Quant à moi, je n’en ai jamais douté, madame la comtesse, dit le docteur.

— Vous avez sans doute toutes deux raison, mesdames, reprit doña Luisa ; mais moi, je ne connais que Cœur-Sombre.

— Julian et lui ne font qu’un, dit la comtesse.

— Je m’en doute, reprit doña Luisa, il ne serait que