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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/438

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— Julian s’attend à me voir, j’en suis sûre, dit nettement Denizà.

— Bon ! c’est impossible ! dit en riant la comtesse.

— Son cœur l’aura averti, et le cœur ne se trompe pas.

— Allons ! dit don Cristoval.

— Allons ! répétèrent-ils tous.

Et ils quittèrent la salle à manger à la suite de l’haciendero, qui marchait en avant pour servir de guide.

Les chasseurs était venus avec une rapidité foudroyante, sans même s’arrêter pour laisser souffler les chevaux.

Cœur-Sombre regrettait intérieurement le mouvement de susceptibilité qui l’avait fait se séparer si brusquement de la comtesse.

Il ne demandait qu’un prétexte pour revenir.

Au lieu de ce prétexte qu’il cherchait, il avait maintenant deux raisons sérieuses.

La lettre trouvée sur le cadavre du Mexicain et le billet remis par Tahera, et dans lequel la comtesse lui demandait secours.

Il n’hésita pas, son amour-propre était à couvert.

Presque toujours, ce sont ces misérables considérations qui dirigent les actions des hommes, et leur font faire tant de sottises et de maladresses.

Cette fois, heureusement, aucunes suites désagréables n’étaient à redouter.

Il était plus de neuf heures du soir lorsque les chasseurs atteignirent la rancheria.

Là ils se séparèrent des guerriers comanches.

lis hésitèrent assez longtemps à monter jusqu’à l’hacienda, à une heure aussi avancée.

Ils s’y décidèrent enfin, à cause de la lettre trouvée sur le Mexicain, et dans laquelle Felitz Oyandi parlait de se rendre cette nuit-là même à la Florida.

Des ordres avaient été donnés par don Cristoval de Cardenas.

Les chasseurs étaient attendus.