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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/119

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— Très bien ; ont-ils établi quelques défenses dans l’intérieur de l’hacienda ?

— Aucunes ; ils comptent sur la hauteur et l’épaisseur peu ordinaires de leurs murailles.

— Ils ont tort ; je me charge de le leur prouver. Ce n’est pas avec une centaine d’hommes, si résolus qu’ils soient, qu’ils peuvent espérer de défendre efficacement une si grande étendue de murailles.

— Certes, cela est impossible ! mais ils croient qu’ils ne seront attaqués que par une centaine d’hommes tout au plus.

— Ils se trompent, ami Navaja, dit le Mayor en se frottant gaiement les mains ; bien que je n’aie pu réunir autant de monde que je l’aurais voulu, cependant, lorsque Calaveras se sera joint à moi avec les hommes qu’il m’a promis, ma cuadrilla se composera de quatre cent vingt-sept hommes résolus et aguerris : jamais aucune troupe aussi nombreuse n’aura été réunie dans le désert.

— C’est vrai, Mayor ; c’est admirable ! sur mon honneur ! vous avez fait des miracles.

— Ah ! c’est que, cette fois, je veux en finir avec mes ennemis ! dit-il avec ressentiment.

— Voyez-vous ce point rouge, là, sur le plan, dans le parc ?

— Oui, que signifie-t-il ?

— À cet endroit, le mur a été ébranlé par suite d’infiltrations, lors des dernières pluies, sur une étendue de plus de vingt mètres, la muraille ne tient plus que par artifice ; elle cédera à la première secousse vigoureuse qu’elle recevra, je m’en suis assuré.

— Bon ! cela nous fait une entrée toute trouvée. Pendant que nous ferons deux fausses attaques : l’une contre la rancheria, et l’autre contre les corales de l’hacienda, le gros de notre troupe entrera tranquillement de ce côté dans le parc.

— Oui, et sans coup férir, car nos ennemis seront alors pris à revers ; mis entre deux feux, nous en aurons bon marché.