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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/157

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— J’en suis convaincu, j’accepte donc, puisqu’il le faut ; seulement, je vous demande de me laisser agir à ma guise, et surtout de prendre tel déguisement que je croirai convenable afin de me sauvegarder autant que possible.

— Oh ! quant à cela, je vous donne liberté de manœuvre : agissez à votre guise, je ne vous demande qu’une chose, c’est de me rapporter des renseignements positifs.

— Vous pouvez y compter, Mayor. Où vous retrouverai-je pour vous donner ces renseignements ?

— Cela dépendra du temps que vous resterez dehors : dans trois jours je serai au brûlis de l’Élan ; dans six jours, au gué de la rivière Perdue, où je resterai jusqu’à samedi soir. Il est très important que vous soyez de retour au moins vendredi, car si vos nouvelles sont graves, j’aurai probablement certaines mesures supplémentaires à prendre.

— Vous pouvez compter sur mon retour jeudi ou vendredi au plus tard, à moins cependant que je ne sois mort, ce qui pourrait bien arriver ; les Peaux-Rouges sont très habiles à suivre une piste.

— Bah ! il n’y a que les maladroits qui se font tuer, dit le Mayor en riant ; vous nous reviendrez sain et sauf.

— J’en accepte l’augure, répondit gaiement Navaja ; mais encore faut-il tout prévoir ; j’ai aussi une enquête sérieuse à faire.

— Quelle enquête ? demanda le Mayor avec surprise.

— N’êtes-vous donc pas curieux de savoir pourquoi et par qui le cadavre de Sebastian a été enlevé ? Quant à moi, je vous avoue que je suis très désireux de découvrir ce mystère.

— Au fait, vous m’y faites songer ; cette disparition m’intrigue fort. Il est évident que l’homme qui a risqué cet audacieux enlèvement jouait sa vie sur un coup de dé ; il avait donc un but.

— Voilà précisément ce que je veux découvrir ; si je ne parviens pas à deviner le mot de cette énigme, je vous jure que ce ne sera pas de ma faute.