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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/181

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da-t-elle à son mari d’un ton de doux reproche, dès que celui-ci l’eut rejointe ; tu m’as si inopinement plantée là tout à l’heure, que j’ai éprouvé une inquiétude mortelle.

— Pardonne-moi, chérie, répondit-il avec un bon et franc sourire, mais j’avais un ordre pressé à donner à Charbonneau, une surprise que je te ménage, et qui, je le crois, te sera très agréable ; mais, n’insiste pas, je te prie, pour savoir ce dont il s’agit, car je te le dirais, et alors il en serait fait de me surprise.

— Pour cette fois, ami cher, je te pardonne, dit-elle gaiement ; je suis trop heureuse de te revoir près de moi pour te garder rancune ; mais, ajouta-t-elle en le menaçant de son doigt mignon, à l’avenir je ne veux plus de secrets entre nous.

— Je te le promets, mignonne, ce sera le seul que j’aurai jamais pour toi, et encore bientôt tu le connaîtras.

— À la bonne heure ainsi ; je retiens ta parole, ajouta-t-elle en s’envolant légère comme un oiseau.

En rentrant à l’hacienda, toutes les dames s’étaient éclipsées pour un instant.

La coquetterie ne perd jamais ses droits.

Elles avaient un besoin pressant de rafraîchir leurs charmantes toilettes.

Bientôt elles reparurent plus belles et plus séduisantes, et l’on se dirigea vers la salle à manger.

Pour cette circonstance l’estrade avait disparu.

Il n’y avait plus de distinction de places entre les convives.

La table était partout de niveau.

Elle était servie avec un luxe, une richesse et un goût fastueux, que l’on ne rencontre qu’au Mexique, ce pays de l’or où toutes les féeries les plus incroyables sont possibles.

Nous ne citerons qu’un exemple.

On servit aux convives à la fin du repas des gâteaux chauds sortant du four, et renfermant des glaces à l’intérieur.

Nous ne sommes pas encore parvenus en France à