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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/186

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Et il sortit en haussant les épaules, et ricanant plus que jamais.

— Quel hideux coquin ! s’écria le général ; ah ça ! j’ai bien envie de laisser à votre disposition une centaine d’hommes pour vous donner un coup de main contre ces bandits, car il est probable que vous serez attaqués cette nuit.

— Nous le serons certainement, général, reprit Julian, j’ai été averti depuis plusieurs jours déjà.

— Alors, il n’y a pas de temps à perdre ; je vais donner les ordres nécessaires ; capitaine de Fontaine-Mareuil…

— Arrêtez, général, interrompit vivement Julian ; il est inutile de diminuer votre escorte ; nous ne vous en sommes pas moins reconnaissants de votre offre généreuse, soyez-en persuadé ; mais ainsi que j’ai eu l’honneur de vous le dire, nous sommes en mesure de bien recevoir les bandits, s’ils osent se présenter.

— Cependant, une centaine de bons soldats…

— Général, dans l’hacienda seule, nous sommes plus de neuf cents hommes armés ; au dehors six cents chasseurs et Peaux-Rouges n’attendent que notre signal pour attaquer les bandits et les prendre à revers.

— Oh ! oh ! fit le général en se frottant les mains, avec un pareil effectif et dans une position comme celle-ci, vous êtes en état de soutenir un long siège.

— Recevez mes remerciements bien sincères, général, dit don Cristoval de Cardenas.

— C’est moi, au contraire, qui vous remercie, caballero, répondit gracieusement le général, d’abord pour votre magnifique hospitalité et ensuite pour le cadeau que m’a fait M. d’Hérigoyen, ajouta-t-il en riant.

— Ah ! je le savais bien, général, répondit Julian sur le même ton, que vous apprécieriez mon cadeau à sa juste valeur.

— Certes ; maintenant, messieurs, au revoir et bonne chance je vous souhaite, reprit le général en se levant, je ne puis rester davantage.