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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/191

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— Allons, tout va bien, je vois avec plaisir que Navaja ne m’avait pas trompé.

— C’est lui qui commande le second corps, celui qui doit attaquer la Rancheria.

— Tant mieux, nous le sauverons plus facilement ; vous vous souvenez de mes ordres ?

— Soyez tranquille, nous le sauverons.

— Bien ; quand le Mayor attaquera-t-il ?

— Au premier coup de onze heures.

— C’est parfait ! Il n’est encore que dix heures ; nous avons une heure devant nous ; c’est plus qu’il ne nous en faut. Que chacun se rende à son poste : la bataille sera belle et bientôt terminée.

Julian rentra dans le bal, et il échanges un sourire significatif avec Denizà, qui dansait.

Il glissa en passant quelques mots à son père et à don Cristoval, tout bas à l’oreille, et fit signe à Bernardo de venir près de lui, ce que celui-ci se hâta de faire.

Ils quittèrent ensemble la salle de bal.

Leurs armes étaient placées sur une banquette ; ils les prirent.

Puis, sortant de l’habitation sans être remarqués, Julian et son ami se dirigèrent à grands pas vers le parc et s’enfoncèrent résolument sous les hautes futaies.


XXIII

COMMENT LE MAYOR PERDIT SA PARTIE ET NAVAJA GAGNA LA SIENNE ; CE QUI PROUVE UNE FOIS DE PLUS QUE LE MALHEUR DES UNS FAIT LE BONHEUR DES AUTRES.


Tout était sombre et silencieux sous les hautes frondaisons séculaires des mahoganys.

Ce silence imposant n’était troublé, par intervalles, que par des bouffées presque indistinctes d’harmonie apportées