Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/219

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place un marché pour l’échange des fourrures, et il acheta pour son compte, au triple de leur valeur, toutes celles des animaux abattus pendant ces huit jours de chasse.

Cette généreuse gracieuseté du riche haciendero combla de joie les Coureurs des Bois et les Peaux-Rouges, peu accoutumés à traiter dans de si bonnes conditions avec les trafiquants dans les comptoirs établis sur la limite des établissements pour l’échange des fourrures.

Les fourrures furent emballées.

Puis, après avoir distribué de riches présents à ses hôtes, don Cristoval de Cardenas prit congé d’eux.

La séparation fut excessivement cordiale.

Les Coureurs des Bois et les Peaux-Rouges, pour faire honneur à leurs visiteurs, les accompagnèrent jusqu’en vue de l’hacienda, et, après une fantasia splendide, ils prirent définitivement congé et retournèrent sur le Gila, tandis que don Cristoval de Cardenas et ses amis rentraient à la Florida.

Les invités de l’haciendero se retirèrent à leur tour, et retournèrent chez eux, enthousiasmés de l’accueil qu’ils avaient reçu à la Florida.

Avant leur départ, don Cristoval leur avait distribué toutes les fourrures qu’il avait achetées sur le Gila.

On ne pouvait faire plus grandement les choses.

Après avoir pris quelques jours d’un repos indispensable, les nouveaux mariés firent leurs visites de noces dans toutes les haciendas voisines, ou de nouvelles fêtes eurent lieu en leur honneur. Ces visites se prolongèrent beaucoup plus longtemps que Julian ne l’avait supposé.

Elles durèrent un mois tout entier.

Pendant l’absence des nouveaux mariés, le capitaine Édouard Petit, après un long et secret entretien avec don Cristoval, était parti pour Guaymas, laissant à l’adresse de Julian une lettre, dans laquelle il l’informait de son départ, lui disait que ses ordres seraient ponctuellement exécutés, et qu’il se tiendrait prêt à mettre immédiatement sous voiles aussitôt qu’il arriverait.