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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/311

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Mariette, toute rougissante et la tête baissée, se tenait près de la jeune femme, sa main dans la sienne.

— Mariette ! s’écria Bernard d’une voix étouffée en apercevant la jeune fille et s’élançant vers elle ; oh ! ajouta-t-il, me pardonnerez-vous jamais !

— Votre amour ? murmura doucement la jeune fille ; pourquoi vous en voudrais-je de m’aimer, puisque j’en suis heureuse, oh ! bien heureuse, ajouta-t-elle en fondant en larmes et cachant son charmant visage dans ses mains.

Julian offrit son bras à sa femme, et tous deux s’éloignèrent discrètement.

Les deux amoureux n’avaient plus besoin d’intermédiaire.

La glace était rompue.

Restés seuls, Bernard et Mariette se firent mutuellement leurs confidences ; ils laissèrent parler leurs cœurs.

Tout en marchant à pas lents, côte à côte, doucement appuyés sur le bras l’un de l’autre, ils se racontèrent leur amour.

Au bout d’une heure, qui ne leur sembla durer que quelques minutes, ils se retrouvèrent au tournant d’une allée avec M. et Mme d’Hérigoyen.

— Oh ! mes amis ! s’écria Bernard avec passion, je suis le plus heureux des hommes ; elle m’aime !

— Pardieu ! tu as mis le temps à t’en apercevoir. Tu ne mérites pas le précieux cadeau que nous te faisons en te donnant une aussi charmante femme, lui dit Julian avec une feinte brusquerie.

— C’est vrai, répondit naïvement Bernard ; mais je l’aimerai tant, je la rendrai si heureuse qu’elle me pardonnera mon bonheur.

Mariette riait et pleurait à la fois ; et comme les paroles lui manquaient pour exprimer comme elle l’aurait désiré tout ce qu’elle éprouvait de joie et de reconnaissance, elle accablait Denizà de touchantes caresses.

Puis on parla mariage.

M. et Mme d’Hérigoyen se chargèrent de la demande