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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/317

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— À la bonne heure ! cette gentille Mariette est un véritable bijou.

— Tu as raison ; aussi, ma foi, je me laisse égoïstement dorloter par elle ; je l’aime, sur ma foi, tous les jours davantage. Moque-toi de moi, si tu veux, cela m’est égal.

— Je m’en garderai bien, cher ami, d’autant plus que je suis absolument dans la même situation que toi. À propos, et Tahera, qu’en fais-tu ?

— Il s’est construit une enramada dans mon jardin ; il s’y est installé, et n’en sort presque plus ; il se trouve très heureux ; d’ailleurs, je le laisse vivre à sa guise, et il fait à peu près ce qu’il veut.

— Tu as, ma foi, bien raison ! Partons. Envoie ta voiture à la gare de l’Ouest, où elle attendra l’arrivée de notre monde, et monte avec moi dans la mienne.

— C’est entendu.

Bernard appela le garçon, solde la dépense, et les deux amis, le cigare à la bouche, quittèrent le jardin des Tuileries ; ils montèrent en voiture, après avoir donné l’ordre au cocher de Bernard de se rendre à la gare de l’Ouest et d’attendre, ainsi que cela avait été convenu.

Le coupé de Julian d’Hérigoyen gagna la place de la Concorde, s’engagea dans les Champs-Élysées, tourna dans la rue de Berri, prit le faubourg du Roule, et enfin, après quelques détours, la voiture enfila le boulevard de Courcelles et s’arrêta devant un magnifique hôtel, d’aspect grandiose, situé à l’angle opposé du boulevard, à cinquante ou soixante mètres tout au plus de l’hôtel d’Hérigoyen.

Aussitôt que les deux hommes eurent mis pied à terre, le coupé partit au grand trot, et alla attendre au tournant du boulevard.

Julian et Bernard pénétrèrent dans l’hôtel par le guichet.

Ils étaient attendus ; la livrée était groupée dans la cour d’honneur.

Il n’y avait encore, en fait de domestiques, que le con-