Aller au contenu

Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Après-demain soir, ils seront tous à l’hacienda. Comme nous en sommes convenus, ils viennent isolement, par un et par deux.

Tout en échangeant ces paroles, les deux hommes avaient enlevé le matelot dans leurs bras et l’avaient attaché en travers sur la croupe du cheval.

— Attendez-moi, dit Julian, avant un quart d’heure je serai de retour.

En effet, dix minutes plus tard il revint.

Le mayordomo conduisit le prisonnier dans la prison de l’hacienda, où il l’écroua après lui avoir enlevé le zarapé dans lequel il avait été roulé, mais on ne lui ôta pas ses liens que l’on se contenta de relâcher un peu.

En entrant dans la maison d’habitation, Julian aperçut Moucharaby pérorant au milieu d’un groupe nombreux de soldats.

Le docteur d’Herigoyen était depuis une heure revenu d’Urès.

Julian se hâta de se rendre auprès de lui.


XVI

COMMENT LE DOCTEUR D’HÉRIGOYEN ET BERNARDO ZUMETA REVINRENT À L’HACIENDA, ET CE QUI S’ENSUIVIT.


Lorsque Julian se présenta chez son père, celui-ci en pantoufles et en robe de chambre, et commodément assis dans un large fauteuil, causait avec Denizà, assise près de lui et occupée de se broder un col.

— Eh ! arrive donc, lambin ! s’écria joyeusement le docteur en apercevant son fils ; depuis une heure je t’appelle à cor et à cri !

— Me voici, mon père, répondit Julian en l’embrassant affectueusement, et bienheureux de vous voir gai et bien portant ; aussitôt que j’ai été informe de votre retour, je me suis empressé de me rendre près de vous.