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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/51

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temps en suspens, apprenez que le marquis de Garmandia non seulement n’est pas mort, mais encore que le Mayor et lui ne font qu’un seul et même personnage.

— Voilà une rude nouvelle ! s’écria le docteur avec une surprise touchant presque à l’épouvante. Mais es-tu bien certain que cela soit vrai ?

— Malheureusement, le doute n’est pas possible, mon père, répondit-il tristement.

— Pauvre chère Leona ! s’écria Denizà en joignant les mains avec douleur.

— Voyons, ne nous laissons pas abattre ainsi, dit le docteur en se redressant. Raconte-nous, fils, de quelle façon tu as appris ce secret terrible, surtout n’oublie rien, ne néglige aucun détail. Quand nous saurons tout, nous verrons ce qu’il conviendra de faire pour épargner cette honte et cette immense douleur à cette chère comtesse.

Une des portes du salon s’ouvrit tout à coup, et Bernardo parut.

— Me voilà ! dit-il gaiement en tendant la main à son ami.

Les deux hommes s’embrassèrent, puis Bernardo salua affectueusement Denizà et le docteur.

— Excusez-moi, dit-il en riant, et pardonnez-moi mon impolitesse. Dans le premier moment, je n’ai vu que Julian.

— Vous êtes tout pardonné, monsieur Bernardo, dit Denizà en souriant. Je sais depuis longtemps combien est vive votre affection pour votre ami.

Le docteur lui serra la main et l’engagea a s’asseoir, ce que le chasseur fit aussitôt.

— Pardieu ! lui dit Julian, tu arrives bien.

— Tant mieux, répondit-il, d’autant plus que c’est une chose rare que d’arriver à propos.

— Qu’as-tu fait dans ta longue tournée ? as-tu réussi ?

— Dans les limites du possible, oui.

— Qu’entends-tu par là !

— J’entends que quatre-vingt-sept de nos amis, coureurs de bois et chasseurs, Américains, Canadiens, Bois-