Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/141

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— Seul ? c’était imprudent.

— Tahera, mon ami Comanche, était avec moi ; jamais il ne me quitte.

— Alors, c’est autre chose ; je vous accompagnerai jusque chez Brébant, et de là je continuerai jusque chez notre homme ; il habite rue de Maubeuge.

— Peut-être aurez-vous certaines difficultés à vous faire ouvrir ?

— Non, pas la moindre, soyez tranquille.

— Vous attendrai-je ?

— Non, c’est inutile ; j’arriverai presque en même temps que vous à l’hôtel de Valenfleurs.

— Bien, nous partirons quand il vous plaira.

— Attendez…

Il s’approcha du mur et poussa un bouton perdu dans une rosace de la tapisserie.

— Que faites-vous donc ?

— J’ordonne de faire sortir la voiture qui attend attelée sous la remise… et tenez, regardez.

— Diable ! vous êtes bien servi aussi, vous, monsieur.

— Il faut cela.

Une voiture de maître venait d’apparaître, et, après avoir traversé la cour des Fontaines, elle avait tourné dans la rue de Valois.

— Eh ! la voiture s’en va, dit Bernard.

— Ne vous inquiétez pas de cela.

— Permettez-moi de prévenir Tahera.

— Faites.

Bernard imita alors l’aboiement d’un chien, deux cris de chouette lui répondirent.

Le chasseur hocha la tête.

— Que se passe-t-il ? demanda Williams Fillmore.

— Je l’ignore ; Tahera me répond qu’il a besoin de me dire quelque chose, et que je me hâte de le rejoindre.

— Diable ! est-ce qu’il y aurait encore du nouveau ? reprit le pseudo-Américain.

— C’est ce que nous allons savoir bientôt, répondit Bernard.