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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/179

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question, à laquelle vous avez répondu d’une façon péremptoire. Je vous en remercie, répondit Bernard en souriant. Maintenant, veuillez continuer.

Le domestique s’inclina respectueusement, et reprit :

— Les deux dames descendirent donc ensemble ; mais au moment de pénétrer dans le corridor servant d’entrée à cette maison, mademoiselle Gordon resta un peu en arrière ; elle regardait à droite et à gauche. Mademoiselle lui dit alors : « Viens-tu ? que fais-tu donc ? — Me voici ! » répondit mademoiselle Gordon, et elle rejoignit mademoiselle dans l’allée, où les deux dames disparurent presque aussitôt.

— Hum ! fit à plusieurs reprises le policier en fronçant les sourcils et faisant danser son binocle, que pensez-vous de cela, monsieur Bernard Zumeta ?

— Ce que vous en pensez vous-même, cher monsieur Bonhomme. Il y a là certainement un indice, répondit-il d’un air préoccupé ; c’est à voir.

L’interrogatoire des deux domestiques était terminé ; on les congédia. Ils saluèrent respectueusement et se retirèrent.

Le docteur Loreau retourna dans la chambre de la comtesse.

Julian se leva ; il se préparait probablement à faire de même, lorsque le policier le retint en lui disant respectueusement :

— Pardon, monsieur d’Hérigoyen, si je me permets de vous adresser une demande ; mais nous sommes dans de si graves circonstances que, à mon avis, nous ne devons rien négliger ; pensez-vous que madame la comtesse de Valenfleurs trouverait un inconvénient quelconque à ce que nous visitions la chambre de mademoiselle Lucy Gordon ?

— Pas le moindre, monsieur ; cette démarche est toute naturelle après ce qui nous a été rapporté ; je crois même qu’il est inutile de tourmenter madame de Valenfleurs, en l’instruisant de cette affaire dans l’état où elle se trouve en ce moment ; venez, monsieur, j’aurai l’honneur