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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/187

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— Enfin ! nous allons donc savoir quelque chose de positif, dit le policier avec une évidente satisfaction.

— C’est juste, dit Bernard.

— Et miss Lucy Gordon, où est-elle ? demanda Julian.

— J’ai aussitôt averti le docteur Loreau, reprit le chasseur. Le docteur était près de M. le comte ; il délire et il est bien malade, lui aussi ; le docteur l’a quitté, et il a fait transporter miss Lucy Gordon dans le salon bleu, sachant que vous étiez chez elle, messieurs. Il lui prodigue les soins les plus empressés ; il semble très inquiet. La pauvre jeune dame serait, paraît-il, dans un état fort dangereux ; elle n’a pas encore repris connaissance.

— Sortons, dit Julian ; nous n’avons plus rien à faire ici, et peut-être aurions-nous dû nous abstenir d’y venir. Je monte près d’Armand ; dans l’état où il est, je ne veux pas le laisser seul. Charbonneau, donnez l’ordre que miss Lucy Gordon soit immédiatement transportée dans son appartement, bien entendu si le docteur Loreau juge ce transport possible.

— Oui, monsieur, répondit Charbonneau.

Ils sortirent.

— Eh bien, demanda Bernard à l’ancien chef de la sûreté, aussitôt qu’ils furent seuls ; que pensez-vous, cher monsieur, de cette nouvelle complication ?

— Est-ce mon opinion vraie, que vous me demandez, monsieur ? répondit le policier en le regardant fixement.

— Pardieu ! certainement.

— Eh bien ! monsieur, la voici : je déclare que c’est bien joué ; que nous avons affaire à de fiers mâtins, et qu’ils nous donneront du fil à retordre avant que nous réussissions à leur mettre le grappin dessus ; voilà !

— Ainsi, cher monsieur, malgré ce que vous venez d’entendre, vous persistez à considérer miss Lucy Gordon, comme coupable de complicité dans l’enlèvement de mademoiselle de Valenfleurs ?

— Plus que jamais, monsieur, j’ajouterai même que c’est ce nouvel incident qui m’affermit dans mes soupçons. Je