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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/256

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ardent désir de sauver le chévrefeuille des bois, nous donnera la victoire et décidera notre succès ; pas d’hésitations, pas de demi-mesures : tombons sur notre ennemi avec la rapidité du jaguar bondissant sur sa proie. Telles sont les pensées que le Wacondah met dans mon cœur ! J’ai dit. Ai-je bien parlé, hommes puissants ?

Le guerrier comanche se rassit alors, et reprit son impassibilité indienne.

— Messieurs et amis, dit alors le docteur, vous avez entendu les paroles de notre frère Tahera. Quel est votre avis sur le plan qu’il propose au Conseil-Médecine ? Un de vous a-t-il quelque chose à dire pour ou contre ?

— J’approuve le plan de notre frère, le guerrier comanche, dit le jeune comte en se levant.

— Je l’approuve, dit le docteur.

— Je l’approuve, dit le Canadien.

— Je l’approuve comme étant le seul qui puisse nous faire réussir, dit Bernard.

— Je l’approuve à cause de son étrangeté même, dit le policier.

— Moi aussi, messieurs, dit Julian en se levant à son tour, je l’approuve ; mais avec cette simple modification que seuls, Bernard et moi, après nous être déguisés, nous nous mettrons d’abord chacun sur une piste, trois hommes marchant ensemble pouvant éveiller les soupçons : les deux pistes bien reconnues, alors nous agirons.

— Mais, dit Bernard, si nos amis restent ici, cela nous occasionnera un retard peut-être très long.

— Je propose, dit le Canadien, que nous marchions à une certaine distance des deux chefs, de façon à ne pas les perdre de vue, tout en ne paraissant ni les connaître ni les suivre.

Le plan de Tahera, ainsi modifié, fut accepté à l’unanimité.

Les deux troupes furent ensuite ainsi distribuées : Julian, suivi par le comte Armand et le Chasseur canadien, devait se mettre sur la piste de la voiture de maître ; Ber-