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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/300

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quer cette trappe par deux ouvriers très habiles, morts depuis longtemps déjà.

— Je vous en félicite, reprit le Mayor avec un sourire énigmatique ; de sorte que, grâce à la mort de ces deux hommes, vous êtes aujourd’hui seul maître de votre secret ?…

— Mon Dieu, oui ! répondit le Loupeur avec un accent incisif ; seuls, votre compagnon et vous, partagez aujourd’hui ce secret avec moi.

— Et ce n’est pas nous qui le trahirons, dit le Mayor avec une fausse bonhomie.

— Oui, murmura le Manchot, il est en sûreté avec nous.

En ce moment, plusieurs personnes pénétrèrent dans la chambre à coucher.

Le Mayor commanda d’un geste le silence, et il regarda.

Tout à coup il fit un brusque mouvement en arrière.

— C’est lui ! murmura-t-il avec épouvante ; oh ! mes pressentiments ne me trompaient pas !

Le Loupeur voulut l’interroger, mais le Mayor lui imposa silence du regard et se replaça au judas.

C’étaient en effet Bernard, Tahera et le policier qui venaient d’entrer.

Depuis la place de l’Arc-de-Triomphe de l’Étoile, ils avaient suivi les traces de la voiture de remise.

Après maints et maints détours, — car la voiture n’était pas venue directement, et à plusieurs reprises elle avait fait de brusques crochets afin d’embrouiller ses traces, mais sans parvenir à dépister l’habile batteur d’estrade, qui semblait doué de seconde vue et marchait avec une sûreté implacable, — Bernard était enfin arrivé tout droit devant la porte de la maison de la rue du Terrier-aux-Lapins, habitée par le Loupeur.

Là, il avait fait une halte de deux ou trois minutes.

Puis, dès que ses deux compagnons l’avaient eu rejoint, il s’était enfoncé dans le corridor sombre ou, pour mieux dire, l’allée.