Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/307

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en détail ces événements dont ils n’avaient encore acquis qu’une connaissance sommaire.

Les quatre hommes discutaient entre eux sur ce qu’il convenait de faire et les mesures les plus efficaces à prendre, lorsque le valet de chambre entra et remit à son maître, sur un plateau d’argent, une carte de visite.

Julian jeta les yeux sur cette carte et la passa à Bernard en lui disant :

— Qu’en penses-tu ?

Cette carte contenait un nom gravé, et au-dessous un seul mot écrit au crayon, ainsi :

W. Fillmore Esquire.
Pressé.

— Ainsi qu’il nous l’a promis, il a sans doute fait quelque découverte importante, répondit Bernard ; c’est un homme sûr et dévoué, nous devons le recevoir.

— C’est aussi mon avis, dit Julian. Faites entrer, ajouta Julian en s’adressant au valet de chambre.

Les deux Mexicains firent un mouvement pour se lever et prendre congé.

— Non, restez, je vous en prie, dit Julian ; la personne qui m’a fait passer cette carte est une de nos vieilles connaissance de l’Arizona, que peut-être vous ne serez pas fâchés de revoir.

— Qui est-ce donc ? demanda don Cristoval avec curiosité.

— Je veux vous laisser le plaisir de la surprise, répondit Julian avec un fin sourire ; tout ce que je puis dire, c’est que dans une circonstance très critique il nous a rendu un grand service, dont vous l’avez récompensé avec une générosité toute royale.

— Je n’y suis plus du tout, répondit don Cristoval plus intrigué que jamais.

— Le voici, dit Bernard.

En effet, le valet de chambre souleva la portière et annonça :

— Master Williams Fillmore.