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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/340

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— Très bien. Tout ce que j’ai fait est la suite d’un raisonnement.

— Oh ! oh ! fit le policier.

— C’est ainsi. Vous allez voir. J’ai fait rebrousser chemin au cocher d’abord, n’est-ce pas ?

— Oui ; pourquoi cela ?

— Tout simplement parce que je me suis dit : « À quoi bon perdre mon temps à poursuivre le Mayor ? Il n’est pas à redouter en ce moment ; il a peur et il se sauve ; laissons-le rentrer tranquillement chez lui. Il retrouvera là-bas Julian qui, si besoin est, lui taillera des croupières. »

— Soit, j’admets cela à la rigueur ; mais cela ne m’explique pas les singulières manœuvres auxquelles vous vous êtes ensuite livré.

— Toujours la suite de mon raisonnement, ceci est encore plus simple. Ce matin, pendant que vous dormiez, nous avons reçu la visite de l’un de nos amis, lequel nous a appris que le Loupeur…

— Comment, le Loupeur ?… Cet insaisissable bandit est mêlé à cette affaire ? interrompit vivement le policier.

— Je ne vous l’ai pas dit ?

— Pas un mot.

— Alors, c’est que je l’ai oublié ; le Loupeur est le premier lieutenant du Mayor.

— Ah ! diable !

— C’est un de ses appartements que nous avons découvert et que nous avons visité ; lui, le Mayor et son complice Felitz Oyandi tenaient un conciliabule secret que nous avons troublé très désagréablement. Alors nos trois gaillards se sont sauvés dans trois directions différentes.

— Bigre de bigre !

— Il faut que vous sachiez que Julian a acheté une maison rue de Reuilly, où par parenthèse, nous allons le rencontrer ainsi que la comtesse de Valenfleurs, et ce pour des raisons que je vous expliquerai plus tard ; or, cet ami dont je vous ai parlé nous a appris que le Loupeur avait découvert, on ne sait comment, que Julian possédait cette maison rue de Reuilly et qu’il se proposait aujour-