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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/361

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à remplir cette partie de ses engagements, et il avait été victime du double jeu qu’il jouait.

L’Américain était venu en toute hâte annoncer le danger pressant dont les hôtes de la maison étaient menacés.

Le retour de Bernard, dont il connaissait l’énergie et la décision, lui causa une vive satisfaction, et en deux mots il lui expliqua la situation que le coureur des bois, nous le savons, avait déjà devinée depuis une heure.

Bernard prit aussitôt toutes les mesures que réclamait la prudence.

Les domestiques et les Sonoriens de don Cristoval furent réunis : leur nombre s’élevait à peu près à cinquante. Dix furent laissés pour garder les dames.

Ce fut alors que l’on constata l’absence de la comtesse, ce qui causa une vive inquiétude à ses amis.

Bernard, don Cristoval, don Pancho et Williams Fillmore se mirent à la tête chacun d’un détachement de dix hommes. Ces quatre détachements devaient entrer dans le parc par des côtés différents et en occuper toute la largeur.

Bernard leur ordonna de ne s’avancer que doucement, avec la plus grande précaution, de manière à envelopper les bandits et à les prendre ainsi dans un immense coup de filet.

Au moment où les divers détachements prenaient leurs positions pour pénétrer dans le parc, Tahera arriva.

Les renseignements qu’il donna furent brefs, mais positifs : une quinzaine de bandits étaient disséminés dans la rue déserte, et ne possédant pas une seule maison, située derrière le parc.

Ces bandits surveillaient le parc, dans lequel une trentaine d’autres, à la tête desquels se trouvaient Felitz Oyandi, le Mayor et le Loupeur, avaient pénétré en forçant une porte percée dans le mur de clôture.

Ils devaient, au calcul de Tahera, avoir envahi le parc depuis plus de trois quarts d’heure.

Ce dernier détail étonna Bernard.