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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/375

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mand et le chasseur canadien, s’étaient mis sur la piste de l’équipage dans lequel le Mayor avait enlevé Vanda.

Depuis lors, les trois hommes n’avaient pas reparu et n’avaient point donné de leurs nouvelles.

Voici ce qui s’était passé.

La piste était magnifique, parfaitement marquée et, par conséquent, facile a suivre, bien que le cocher de la voiture fût revenu deux ou trois fois sur ses pas et eût fait de nombreux et brusques crochets dans le but évident d’embrouiller ses passées et par conséquent ses traces.

Mais Julian était un trop vieux coureur des bois pour se laisser prendre à aucune de ces ruses. Il avait imperturbablement suivi la direction réelle de l’équipage.

La voiture marchait grand train. Elle avait gagné le pont de l’Alma par l’avenue Joséphine. Elle s’était arrêtée pendant quelques instants sur le quai, un peu avant le pont. Puis elle s’était remise à un trot allongé, avait traversé le pont et avait filé en remontant le long des quais de la rive gauche jusqu’au pont de la Concorde, où elle était repassée sur la rive droite.

Seulement, avant de faire cette nouvelle évolution, elle s’était arrêtée une seconde fois.

Julian remarqua près de la première voiture les traces d’une autre. Cette deuxième voiture paraissait avoir stationné assez longtemps près du quai.

Cette particularité singulière donna fort à penser à Julian.

Les deux voitures s’étaient trouvées arrêtées à une quinzaine de pas l’une de l’autre, et presque en face l’une de l’autre.

Il y avait là une énigme.

Soudain, Julian s’était frappé le front et avait sérieusement examiné le terrain entre les deux voitures.

Tout à coup il s’était baissé, et, à la place où avait stationné la deuxième voiture, il avait ramassé un bouton