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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/381

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Les deux hommes avaient obéi militairement.

Julian s’était mis sur le fauteuil en cuir devant le bureau.

— Attention ! dit-il.

Il appuya vigoureusement le pied droit sur le sol.

Aussitôt une partie du plancher se détacha et glissa sans bruit dans une rainure invisible.

— Là, ajouta le coureur des bois ; voici le passage.

En effet, en se déplaçant, le parquet avait démasqué un escalier s’enfonçant profondément en terre.

Les trois hommes mirent le revolver au poing et descendirent. L’escalier avait soixante-trois marches.

Quand ils atteignirent le sol, ils se trouvèrent dans un vaste souterrain de date très ancienne et percé de nombreuses galeries s’enfonçant dans plusieurs directions.

Julian prit la lanterne et examina attentivement le sol.

— Allons ! dit-il.

Le souterrain faisait de nombreux et brusques détours.

Tantôt il montait, tantôt il descendait, parfois il se rétrécissait, d’autres fois il s’abaissait ; souvent il fallait traverser des flaques d’eau stagnantes ou franchir des amas de décombres.

On entendait un bruit sourd et continu ressemblant au roulement éloigne du tonnerre ; de distance en distance les explorateurs rencontraient de lourds et massifs piliers, servant à soutenir les voûtes.

Depuis une vingtaine de minutes, les trois hommes avançaient ainsi à peu près dans les ténèbres mais sans se décourager, lorsque tout à coup Julian repoussa vivement ses amis derrière un pilier et masqua l’âme de sa lanterne, en murmurant ce seul mot d’une voix basse comme un souffle :

— Silence !

Les trois amis virent presque aussitôt apparaître une espèce de colosse, tenant une lanterne de la main gauche et un revolver de la droite, marchant le corps penché en