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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/394

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de façon à ce qu’elle ne fut exposée à aucun danger, puis il vint, les revolvers au poing, se ranger résolument près de ses compagnons.

Quelques minutes s’écoulèrent.

Les bruits du combat qui se livrait dans les souterrains se rapprochaient de plus en plus. On apercevait déjà les éclairs des coups de feu.

Tout à coup un sifflement aigu, ressemblant à celui du serpent cascabel, s’éleva du fond du souterrain. Julian répondit aussitôt.

— À présent allons ! dit-il froidement à ses compagnons ; malheureusement nous tirerons en aveugles.

— Attendez ! cria la Venette.

Il ouvrit vivement une armoire, en retira plusieurs torches, les alluma, et, s’élançant dans l’escalier, il les fixa de distance en distance dans des mains de fer scellées à droite et à gauche dans la muraille.

Puis il remonta avec une rapidité prodigieuse, en secouant les oreilles sous une grêle de balles pleuvant dru autour de lui, mais dont pas une seule ne l’atteignit.

— Bien, lui dit Julian.

Approbation laconique dont le coquin se montra très fier.

Les bandits avaient été surpris grâce au Loupeur, qui, descendu ainsi que Bernard et ses compagnons par le puits du tapis-franc de la Marlouze, les avait conduits directement au carrefour du Trocadéro, le rendez-vous habituel des bandits.

Bernard et ses amis s’étaient rués sur eux à l’improviste.

Le Loupeur avait brûlé la cervelle à leur chef, et dans ce premier moment de surprise plusieurs bandits avaient été tués.

Mais comme ils étaient beaucoup plus nombreux que les assaillants, ils n’avaient pas tardé à se rallier, et avaient bravement soutenu le choc, en opérant leur retraite du côté de la maison du Mayor où ils se croyaient certains de trouver du secours.