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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/396

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Bernard, par un dernier signal, se hâta de prévenir ses amis.

Le combat avait été rude ; cinq des serviteurs de la comtesse de Valenfleurs et des Sonoriens de don Cristoval de Cardenas avaient succombé, trois autres étaient blessés. La victoire coûtait cher.

Mais une fois encore, et probablement pour la dernière, la troupe du Mayor était anéantie.

— Tout est fini, dit Julian ; les bandits sont vaincus ; déposez, quant à présent, vos revolvers, mais chargez-les : peut-être en aurons-nous besoin encore ; nous ne tenons pas le Mayor.

Bernard et ses compagnons parurent alors à l’entrée du salon ; ils étaient noirs de poudre et couverts de sang pour la plupart.

Bernard et le policier avaient tous deux reçu de légères blessures, que Julian pansa en quelques minutes ; le Loupeur ne s’était pas épargné, mais il était sorti sauf de la mêlée.

Williams Fillmore avait été moins heureux. Une balle lui avait cassé le bras droit.

Quant à Tahera, il était radieux ; depuis bien longtemps il ne s’était pas trouvé à pareille fête ; aussi il s’en était donné à cœur joie, et son couteau a scalper avait fait une rude besogne sur les crânes des malheureux rôdeurs de barrières.

Aussitôt le combat terminé, le comte Bernard s’était hâté de ramener sa fiancée dans le deuxième salon, autant pour la soustraire à la vue des blessés que pour permettre a Julian de panser ces blessés et de leur donner tous les soins nécessaires.

Grâce à la Venette qui tenait à gagner loyalement son argent et qui se félicitait dans son for intérieur d’avoir abandonné ses anciens camaros, ainsi qu’il les nommait, les coureurs des bois et leurs compagnons furent fournis en abondance d’eau, de serviettes, de brosses et même de charpie, de bandes, etc., dont les armoires étaient