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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/40

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soirement le cocher sur son siège, et celui-ci rejoignit les deux hommes sur le trottoir.

Caboulot lui demanda s’il connaissait le Drancy.

— Lequel ? demanda celui-ci.

— Le grand ; le petit Drancy n’est qu’une ferme, vous devez le savoir ?

— C’est vrai. Où faut-il aller ?

— Dans le quartier du Roi ; mais vous ne vous y arrêterez pas ; vous continuerez à marcher jusqu’à la grande avenue des peupliers qui conduit au Bourget, et vous vous arrêterez en face la grille du château de M. Ladoucette, le sénateur.

— Je le connais ; mais si la correspondance passe et que le brigadier m’interroge, que répondrai-je ?

— Vous répondrez tout simplement que vous attendez votre maître, qu’une affaire urgente et imprévue a contraint, au milieu de la nuit, de faire une visite à son château.

— D’ailleurs, dit le Mayor en riant, si la correspondance passe, il est probable que les gendarmes ne feront même pas attention à vous, Michel ; ils ne s’attaquent pas aux gens comme nous.

— Je le pense comme monsieur, répondit respectueusement le cocher, mais on ne sait pas ce qui peut arriver : il ne faut jamais se laisser surprendre à l’improviste : il est bon d’avoir toujours sa réponse prête à tout événement ; j’espère que monsieur m’excusera.

— Vous êtes tout excusé, Michel, d’ailleurs, la nuit sera bonne pour vous et pour Antoine.

— Nous connaissons la générosité de monsieur, reprit respectueusement le cocher.

— Conduisez-nous rondement, le temps presse, dit Caboulot. Si vous êtes sûr de votre chemin, prenez, autant que possible, le plus court.

— Notre route est toute tracée, monsieur : la rue Lafayette, Pantin, la route de Strasbourg, la route départementale, jusqu’aux quatre chemins, et la voie de communication avec le Petit-Drancy : une fois là, en cinq