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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/42

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— M’y voici reprit Caboulot, qui avait allumé un nouveau cigare.

— Allez, nous écoutons.

Caboulot reprit son récit :

— Je n’ai plus grand’chose à vous dire, fit-il, mais le plus intéressant vous reste à apprendre ; la visite de M. Romieux à la belle sorcière a mis le désarroi dans le ménage.

— Comment ! s’écria Felitz Oyandi, il s’agit donc de Sebastian et de…

— Juste, interrompit le Major, qui affectionnait cette locution, il ne s’agit même que de cela depuis le commencement, ingrat.

— Oh ! oh ! fit Felitz se redressant subitement, ceci est autre chose ; merci, compagnon, c’est donc pour nous débarrasser de ces misérables que nous allons dans ce village ?

— Pourquoi irions-nous si ce n’est pas pour cela, niais que tu es ? On ne fait pas au milieu de la nuit visite à ses amis, surtout à la campagne, je suppose ? répondit-il avec un rire ironique.

— Merci, mon ami ; à présent, tu peux me railler tant qu’il te plaira ; je serai le premier à rire de tes plaisanteries ; ah ! nous allons nous venger !

— Allons donc ! tu as mis du temps à comprendre ; avais-tu donc oublié la promesse que je t’ai faite ?

— C’est vrai ; pardonne-moi.

— C’est bien, n’en parlons plus ; continuez, ami Caboulot.

Le pseudo-vicomte reprit sans se faire prier :

— Je ne sais pas, et je ne veux pas savoir, dit-il, ce qu’il y a entre vous, mais ce qu’il y a de certain, c’est qu’ils ont une affreuse venette de tomber sous votre coupe. Leur premier soin fut d’essayer de disparaître en déménageant. Le tour que vous a joué l’homme que vous appelez Sebastian, mais qui porte en ce moment le nom de Blanchet, n’avait d’autre but que de vous effrayer, et de vous faire ainsi renoncer à les poursuivre ; malheureusement, il