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Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/119

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sent de terreur les hommes les plus braves.

Au camp des Mexicains, tout était dans le plus grand désordre ; c’était un bruit, une confusion effroyable, les chevaux avaient rompu leurs entraves et fuyaient dans tous les sens, les hommes saisissaient leurs armes, leurs munitions, d’autres emportaient les selles et les ballots.

Chacun criait, jurait, commandait, tous couraient dans le camp comme s’ils eussent été frappés de vertige.

Le feu s’avançait majestueusement, engloutissant tout sur son passage, précédé par une foule innombrable d’animaux de toutes sortes, qui bondissaient avec des hurlements de frayeur, poursuivis par le fléau qui les atteignait à chaque pas.

Une fumée épaisse chargée d’étincelles passait déjà sur le camp des Mexicains, vingt minutes encore et tout était dit pour eux.

Le général, serrant sa nièce dans ses bras, demandait en vain aux guides les moyens d’éviter le péril immense qui les menaçait.

Mais ces hommes, terrifiés par l’imminence du péril, avaient perdu tout sang-froid.

Et puis quel remède employer ? les flammes formaient un cercle immense dont le camp était devenu le centre.

Cependant la forte brise qui jusque-là avait avivé l’incendie en lui prêtant des ailes était tombée tout à coup.