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Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/145

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— Oh ! dit-il avec étonnement, el Gallo – le Coq.

Oah ! répondit le chef avec satisfaction, je suis un ami de la tête grise, les Peaux-Rouges n’ont pas deux cœurs, mon père m’a sauvé la vie, mon père viendra dans ma hutte.

— Merci, chef, j’accepte votre proposition, dit le vieillard en serrant chaleureusement la main que l’Indien lui tendait.

Et il alla en toute hâte se placer auprès d’une femme d’un certain âge, au visage noble, dont les traits flétris par la douleur, conservaient cependant les traces d’une grande beauté.

— Dieu soit béni ! dit-elle avec effusion, lorsque le vieillard la rejoignit.

— Dieu n’abandonne jamais ceux qui placent leur confiance en lui, répondit-il.

Pendant ce temps, les Peaux-Rouges jouaient les dernières scènes de l’horrible drame auquel nous avons fait assister le lecteur.

Lorsque tous les colons eurent été renfermés dans le fort, l’incendie fut ravivé avec toutes les matières que l’on put trouver, une barrière de flammes sépara pour toujours du monde les malheureux Américains.

Bientôt le fort ne fut plus qu’un immense bûcher, d’où s’échappaient des cris de douleur mêlés par intervalles à des détonations d’armes à feu.

Les Comanches, impassibles, surveillaient à distance les progrès de l’incendie et souriaient comme des démons à leur vengeance.