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Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/205

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— À aucune, répondit celui-ci.

— Comment, à aucune ?

— Non, c’est un trappeur blanc.

— Ainsi vêtu ?

Le guide haussa les épaules.

— Nous sommes dans les prairies, dit-il.

— C’est vrai, murmura le général.

Cependant l’individu que nous avons décrit, fatigué sans doute de l’hésitation de la petite troupe qui était devant lui, et voulant savoir à quoi s’en tenir sur son compte, prit résolument la parole.

— Eh ! eh ! dit-il en anglais, qui diable êtes-vous, vous autres, et que venez-vous chercher ici ?

— Caramba ! répondit le général en rejetant son fusil en arrière, et ordonnant à ses compagnons d’en faire autant, nous sommes des voyageurs harassés d’une longue route, le soleil est chaud, nous vous demandons l’autorisation de nous reposer quelques instants dans votre rancho.

Ces paroles ayant été dites en espagnol, le trappeur répondit dans la même langue.

— Approchez sans crainte, l’Élan-Noir est un bon diable, quand on ne cherche pas à le chagriner, vous partagerez le peu que je possède, et grand bien vous fasse.

À ce nom de l’Élan-Noir, le guide ne put réprimer un mouvement d’effroi, il voulut même dire quelques mots, mais il n’en eut pas le temps, car le chasseur, jetant son fusil sur son épaule et se