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Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/227

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XVI

TRAHISON.


Le retour fut triste, le général était plongé dans de profondes réflexions causées par son entretien avec le trappeur. Doña Luz songeait à l’avertissement qui lui avait été donné ; le guide intrigué par les deux conversations de l’Élan-Noir avec la jeune fille et le général, avait un secret pressentiment qui lui disait de se tenir sur ses gardes. Seuls, les deux lanceros marchaient insoucieusement, ignorant le drame qui se jouait autour d’eux et ne pensant qu’à une chose, le repos qui les attendait en arrivant au camp.

Le Babillard jetait incessamment des regards inquiets autour de lui, semblant chercher des auxiliaires au milieu des fourrés épais que traversait silencieusement la petite troupe.

Le jour tirait à sa fin, le soleil n’allait pas tarder à disparaître et déjà les hôtes mystérieux de la forêt poussaient par intervalles de sourds rugissements.

— Sommes-nous loin encore ? demanda tout à coup le général.

— Non, répondit le guide, une heure à peine.