Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/310

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À l’instant où il se préparait à escalader les retranchements, le capitaine l’arrêta en lui posant respectueusement le bras sur l’épaule.

— Que me voulez-vous, mon ami ? lui demanda le général en se retournant.

— Je voudrais, avec votre permission, vous adresser une question, mon général, répondit le jeune homme.

— Faites.

— Vous quittez le camp ?

— Oui.

— Pour aller à la découverte, sans doute ?

— Pour aller à la découverte, oui.

— Alors, général, c’est à moi que cette mission appartient.

— Pourquoi cela ? fit le général étonné.

— Mon Dieu, général, c’est bien simple, je ne suis qu’un pauvre diable d’officier subalterne qui vous doit tout.

— Après ?

— Le péril que je courrai, s’il y a péril, ne compromettra en rien le succès de l’expédition, au lieu que…

— Au lieu que…

— Si vous êtes tué ?

Le général fit un mouvement.

— Il faut tout prévoir, continua le capitaine, quand on a devant soi des adversaires comme ceux qui nous menacent.