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Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/404

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Le pirate tressaillit, saisissant vivement un pistolet à sa ceinture, il l’arma et s’avança résolument vers l’endroit d’où partait ce bruit inquiétant.

Un homme courbé vers la terre était occupé avec une petite bêche à arracher des herbes et des plantes.

Le pirate sourit et repassa son pistolet à sa ceinture.

Il avait reconnu le docteur, qui se livrait avec acharnement à sa passion favorite.

Celui-ci tout à son travail ne l’avait pas aperçu.

Après l’avoir un instant considéré avec dédain, le pirate lui tournait le dos, lorsqu’une idée lui vint, qui le fit au contraire s’avancer vers le savant, sur l’épaule duquel il laissa rudement tomber sa main.

À cet attouchement brutal, le pauvre docteur se redressa effaré, en laissant de terreur tomber plantes et bêche.

— Holà ! mon brave homme, lui dit le capitaine d’un air narquois, quelle rage vous tient donc d’herboriser ainsi, à toute heure du jour et de la nuit ?

— Comment ? répondit le savant, que voulez-vous dire ?

— Dame ! c’est bien simple, ne savez-vous pas qu’il n’est pas loin de minuit ?

— C’est vrai, répondit naïvement le savant, mais la lune est si belle !…

— Que vous l’avez prise pour le soleil, interrom-