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Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/455

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mon mustang qui, la tête baissée, cherchait à happer quelques brins d’herbe du bout des lèvres, votre cheval me paraît de race, est-il donc si fatigué qu’il ne puisse encore fournir une course d’une couple de milles, tout au plus ?

— Il marchera deux heures s’il le faut, dis-je en souriant.

— Suivez-moi donc alors, au nom de Dieu, reprit l’inconnu d’un ton jovial, je vous promets à tous deux bon gîte et bon souper.

— J’accepte, et merci, dis-je en faisant sentir l’éperon à ma monture.

La noble bête qui sembla comprendre de quoi il s’agissait, prit un trot assez relevé.

L’inconnu était, autant que je pouvais en juger, un homme d’une quarantaine d’années, à la physionomie ouverte et aux traits intelligents ; il portait le costume des habitants de la campagne, un chapeau de feutre à large bord dont la forme était ceinte d’un galon d’or large de trois doigts, un zarapé bariolé tombait de ses épaules sur ses cuisses et couvrait la croupe de son cheval, enfin de lourds éperons en argent étaient attachés par des courroies à ses bottes vaqueras.

De même que tous les Mexicains, il avait pendu au côté gauche un machete, espèce de sabre court et droit, assez semblable aux poignards de nos fantassins.