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Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/94

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— Dans quel endroit votre seigneurie désire-t-elle que l’on dresse la tente de la señorita ? demanda le jeune officier en se découvrant.

— Où vous voudrez, capitaine Aguilar, pourvu que ce soit bientôt fait, ma nièce tombe de fatigue, répondit le cavalier qui se tenait à droite du palanquin.

C’était un homme de haute taille, aux traits durs et accentués, au regard d’aigle, dont les cheveux étaient blancs comme les neiges du Chimborazo, et qui sous le large manteau militaire qui le couvrait, laissait voir le splendide uniforme, étincelant de broderies, de général mexicain.

Le capitaine se retira après s’être incliné et, retournant auprès des Lanceros, il leur donna l’ordre d’établir au milieu de l’enceinte du camp une jolie tente rayée de rose et de bleu, portée en travers sur le dos d’une mule.

Cinq minutes plus tard le général mettant pied à terre offrit galamment la main à une jeune femme qui sauta légèrement hors du palanquin et il la conduisit sous la tente où, grâce au capitaine Aguilar, tout avait été préparé pour qu’elle se trouvât aussi confortablement que les circonstances le permettaient.

Derrière le général et sa nièce, deux personnes entrèrent dans la tente.

L’une était un homme gros et court, à la figure pleine et rougeaude, portant des lunettes vertes et