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Page:Aimard - Les invisibles de Paris, 1893.djvu/705

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— À cheval, s’il le faut.

— Soyez demain à Rouen, où vous savez.

— Il suffit.

— Surveillance active, prudence, et attendez.

— Bien.

Il reçut vingt mille francs en billets de banque et en or.

Puis il sortit.

— Vous, monsieur Olivier, continua le colonel en s’adressant au neveu de la duchesse de Vérone, vous savez ce dont nous sommes convenus avec Mme la générale Dubreuil.

— Oui, mon colonel.

— Demain, elle se mettra en route pour l’Italie avec la personne que vous connaissez. Le major Karl Schinner lui portera, le matin même, l’argent nécessaire à son voyage.

— Et moi, colonel, qu’ai-je à faire ?

— Vous, monsieur, aussitôt la duchesse partie avec sa protégée, vous vous rendrez ici, et vous vous tiendrez à ma disposition.

— Est-ce tout ?

— Préparez-vous pour un voyage de long cours.

— Je serai prêt.

— Bien. Adieu.

Le jeune homme prit congé et se retira.

Le docteur Martel, sur ces entrefaites, venait de s’approcher de Martial Renaud :

— Mon cher colonel, lui dit-il, avez-vous l’intention de me garder longtemps encore ?

— Peut-être, répondit Martial avec un sourire.

— C’est que vous savez, j’ai des malades.

— Oui… oui…, voilà précisément ce que je tenais à vous faire dire.

— Pourquoi ?

— Parce que ces paroles mêmes vous donneront l’explication du peu de cas que j’ai l’air de faire de votre science et de votre personne.

— Ah ! si vous croyez que je m’occupe de ces vétilles-là, riposta le médecin, vous vous trompez bien, mon très cher.

— Non, je ne le crois pas… mais, vous le voyez, il me faut vous laisser ici.

— Hum ! c’est triste…

— Pour nous ?

— Non, pour moi… Enfin, allez toujours.

— Vous me remplacerez, en mon absence.

— Moi ? mais…, se récria le praticien effrayé de la responsabilité qui allait peser sur lui.

— Ne vous récusez pas. Vous connaissez tous nos affiliés ?

— Ça, oui. Après.

— Le major vous aidera au besoin.

— Soyez tranquille, colonel, le besoin s’en présentera.