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Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/103

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toute la plaine de sa masse sombre et imposante.

La chaleur devenait accablante ; les prisonniers espagnols, gens riches sans doute et habitués à tous les raffinements du luxe et du confort, paraissaient beaucoup souffrir de la fatigue ; ils n’avançaient plus qu’avec peine, trébuchant à chaque pas sur les cailloux de la route, mais silencieux, résignés, ne laissant pas échapper une plainte.

Quant aux flibustiers, rompus de longue date à la vie du désert, habitués à surmonter, comme en se jouant, les plus grands obstacles, ils continuaient à marcher d’un pas égal et sûr.

— Je crois, dit le capitaine, que, malgré leur stoïcisme castillan, nos ex-prisonniers ne seraient pas fâchés de prendre une heure ou deux de repos, qu’en penses-tu compagnon.

— Je suis de ton avis ; ils ont peine à nous suivre ; aussi je cherche un emplacement convenable pour établir un campement, répondit Vent-en-Panne.

La caravane traversait en ce moment un bois très touffu et qui semblait s’étendre assez loin dans toutes les directions.

— Nous nous arrêterons, à l’ombre, continua le flibustier, lorsque nous atteindrons la limite du couvert ; il ne serait pas prudent de faire halte dans l’endroit où nous sommes. J’aime assez voir clair autour de moi ; je me méfie de ces murailles de