Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/115

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se précipitant sur le jeune homme, il l’abattit à ses pieds d’un coup de hache.

— Merci, dit l’officier, grâce à vous, je mourrai donc en soldat !

Une dernière convulsion agita ses membres, ses yeux se fermèrent :

Il était mort.

Ce sanglant épisode, qui terminait cette comédie d’une façon si tragique, assombrit tous les visages.

— Tu as été vif, dit Vent-en-Panne.

— C’est vrai, répondit franchement le Poletais.

— C’était un brave jeune homme.

— Il l’a prouvé ; je ne lui garde pas rancune.

— C’est heureux, dit Vent-en-Panne, en souriant malgré lui de l’étrange logique du Poletais.

— Maintenant, fit Ourson, causons d’affaires, veux-tu ?

— De quelles affaires ?

— De celles qui nous amènent près de toi.

— C’est juste, je n’y songeais plus, moi ; de quoi s’agit-il, Frère ?

— D’abord, et avant tout, de déjeuner, dit Vent-en-Panne, nous mourons de faim ; où est ton boucan ?

— Ici, à deux pas. Suivez-moi.

— Nous avons des Espagnols avec nous fit observer Ourson.

— Des prisonniers ?